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Marie-Céline de la Présentation
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26 décembre 2019

Correspondance de Marie-Céline - 5e Lettre

Correspondance de la Bienheureuse Marie-Céline de la Présentation

 

Quatrième Lettre

 Lettre à son père

 

Présentation

 

Germaine au Refuge "Nazareth"

 

«  …. A Nazareth, après tous les deuils, c’est elle qui maintient la cohésion familiale, demande et donne des nouvelles, agit avec beaucoup de maturité tout en restant une adolescente joyeuse….

….Entre 13 et 18 ans, soit toute son adolescence, Germaine va vivre dans un espace rétréci, en marge, et dans une certaine sécheresse affective. Ces cinq années seront un autre désert. Sa vie, limitée extérieurement va s’épanouir intérieurement. Une religieuse du « refuge » saura très bien dire ce que furent ces années lorsqu’ elle viendra témoigner au moment du procès :

«  Tout en menant une vie commune, Germaine imitait la vie humble, silencieuse, et cachée de la très sainte Vierge dans le Temple. Son esprit de Foi, qui se fortifiait de plus en plus, lui faisait accepter, de la main de Dieu, les difficultés et les petits ennuis journaliers. »

Ces cinq années seront un vrai temps de préparation, de maturation spirituelle, de sanctification. Le monastère viendra cueillir cette sainteté comme un fruit mûr et saura en prendre soin.

 

(Avec l’aimable autorisation de Madame Danièle GATTI)

 

Bordeaux le 27 mars 1894

 

Mon cher Papa,

 

Tu dois trouver le temps long de ne recevoir aucune de mes nouvelles. Ma lettre a été retardée à cause de la Semaine Sainte, et je profite aujourd’hui des vacances de mes compagnes pour t’écrire. Si je ne t’ai pas écrit depuis le premier de l’an c’est parce que je ne savais pas ton adresse, et puis tu avais dit que tu viendrais au mois de mars.

Tu me dis que tu m’as écrit et que je t’ai répondu à l’improviste sans avoir réfléchi à ce que je disais. Pour moi, depuis que tu es venu me voir, je n’ai reçu aucune lettre de personne et je n’en ai écrit à personne. Tu me dis que tu vas en journée avec des personnes qui ne font que s’amuser, et il me semble que cela doit te troubler. Cependant, il me semble qu’il te serait permis d’y prendre part, car tout cela ne pourrait que te distraire.

Cher Papa, laisse-moi te dire ma pensée, tu dois t’ennuyer, mais il y a un remède si c’est cela, tu pourrais venir ici à Bordeaux, tu serais peut-être plus heureux et moi aussi. Je ne m’attends pas à recevoir de lettres de toi, jusqu’à ton arrivée à Bordeaux.

Tu me diras où es Lévy.

Notre Mère est en ce moment un peu fatiguée, quant à mes excellentes maîtresses elles sont pour moi des mamans qui me gâtent.

Rien de plus à te dire pour le moment, en attendant le bonheur de te voir, je t’embrasse bien fort.

 

Germaine Castang.

 

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