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Marie-Céline de la Présentation
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30 octobre 2020

Fleur du Cloître - 12

Chapitre douzième

La prise d’habit

 

« Que n'ai-je l'amour des anges !

Ô Jésus ! j'ai soif de l'amour » (Germaine).

 

La prise d'habit de Germaine étant fixée au 21 novembre, elle s'y prépara par une retraite de trois jours. Il nous serait bien difficile de rendre la joie de l'heureuse retraitante et de traduire les élans de son âme pendant ces journées de récollection qui la préparèrent à la cérémonie de la vêture... Cependant, à l'aide de quelques notes écrites de la main de Germaine, nous essaierons de la suivre dans la délicieuse solitude où l'Époux des âmes devait lui parler au cœur et inonder son âme de célestes consolations.

Après s'être affectueusement recommandée aux prières de ses sœurs, Germaine se sépara d'elles, et, ne conservant plus de rapports qu'avec ses Mères Abbesse et Maîtresse, elle commença son Triduum de silence et d'oraison. Suivons cette âme dans son vol…

La première journée, elle la passe à chanter au Seigneur le cantique de la joie et de la reconnaissance, à combattre toute pensée inutile, à constater qu'elle n'est rien, mille fois rien... elle se reproche ce qu'elle appelle ses ingratitudes... il lui semble qu'elle n'a pas de cœur pour son Dieu... et cependant, elle est obligée de crier à jésus d'apaiser sa soif ardente, car elle est avide d'amour. Notons ici quelques passages du journal de Germaine :

 

Dieu seul + Retraite de ma prise d'habit


Premier jour

18 novembre 1896


« Je chanterai dans la joie un Cantique au Seigneur parce qu'il m'a revêtue des vêtements de salut et parée comme une fiancée de tous ses joyaux »…

« Depuis hier soir me voilà dans le silence et le recueillement… Dans ma Communion le bon jésus m'a dit : « Viens avec moi dans la solitude, c'est là que je te parlerai... » J'étais heureuse d'entendre cette douce invitation : j'aime tant à entendre mon Jésus ! Aller à la solitude ! Certainement j'accepte de bon cœur, et cependant ma pauvre nature n'était pas trop contente de sacrifier toute pensée inutile : c'était pour elle un vrai supplice. Néanmoins, je m'y suis mise avec courage. Il y a eu une petite guerre, mais avec votre aide, ô mon jésus, il y a toujours quelques victoires... Cependant, je suis tout effrayée de voir que ce matin dans mon oraison j'ai eu au moins quinze distractions... »

À midi, Germaine reprend la plume :

« Voilà une demi-journée de passée et comment l'ai-je passée ? Aussi bien qu'il m'est possible à moi !! - J'ai fait mes oraisons et en plongeant le regard dans mon passé je vois ce que je suis : rien, mille fois rien, ou si je suis quelque chose : une petite créature qui n'est capable que de vous offenser, ô mon Dieu !…

Je souffre, ô mon doux Sauveur, de voir vos bontés sans nombre à mon égard et mes ingratitudes luttant contre cette bonté si généreuse…

Je vois que je n'ai pas de coeur : si j'en avais un, pourrais-je vous offenser ?... Cependant mon cœur est avide d'amour et je vous demande, ô mon divin Maître, pendant cette retraite, de m 'en donner seulement « l'ombre d'une étincelle ». Vous seul, ô mon divin jésus, pouvez apaiser ma soif ardente »…

Voyant Germaine si bien disposée à se livrer à l'amour envahissant de Notre-Seigneur, exemplaire de toute obéissance, j'en profitai pour lui demander, au soir de cette journée, d'accepter un sacrifice. En conséquence, je lui dis que j'avais pensé à la nommer seconde surveillante au Noviciat et que je comptais sur elle pour remplir cette petite mission avec beaucoup de vigilance. Germaine fut comme atterrée par cette révélation et fut désolée de ce choix… Elle avait dit si souvent, et nous citons ses propres paroles, « qu'elle ne voulait s'occuper que d'elle et de son devoir, que ce que disaient et faisaient les autres ne la regardait pas, que ce n était pas à elle de contrôler et de juger leurs actes... qu'elle avait bien assez à faire de s'occuper d'elle-même pour se sanctifier, sans se mêler de ce qui ne la regardait pas... » Elle pensait si sincèrement cela, surtout, qu'elle fut effrayée à l'idée de surveiller ses jeunes compagnes et, tout d'abord, elle se récusa, alléguant son indignité personnelle... je tins bon, et Germaine, confuse, fut confier à jésus d'abord, à son journal ensuite, les misères que lui faisait sa Mère Maîtresse : mon grand tort à ses yeux était de lui témoigner trop de confiance ! La moindre marque d'estime pesait à l'humilité de son âme ; c'était le trouble jeté dans ce cœur doux et humble : écoutons sa plainte.

« Ce soir, mon recueillement a été un peu troublé, mais aussi ma chère Mère Maîtresse me demande quelque chose qui me semble impossible. Je viens de faire ma méditation de cinq heures et dans mon oraison j'ai dit à Jésus les misères que l'on me fait... je lui ai ensuite montré ce que je suis et Il m'a répondu : Que toujours je lui demande de petites croix, mais que lorsqu'il s'agissait de les porter je ne les voulais plus…

Ma première journée finit par une visite à la Sainte Face... je me laisse aller à des sentiments de contrition, et je termine en demandant la grâce de perdre tout souvenir du passé... et de ne garder que celui de mes fautes... »...

Comme épouvantée par ce que Notre-Seigneur lui a dit la veille : qu'elle demandait toujours des Croix mais que lorsqu'il s'agissait de les porter elle ne les voulait plus, Germaine passe son second jour de retraite dans les bras de l'obéissance et, malgré tout ce qu'il lui en coûte d'accepter ce que je lui demande, elle promet à jésus de s'y résigner... Mais, on le sent, Germaine ne se lasse pas de représenter à Notre-Seigneur ce qu'elle est... ou du moins ce qu'elle se croyait : un rien, un mille fois rien.


Deuxième jour


« Ce matin, je viens de faire mon oraison sur l'obéissance, et malgré tout ce qu'il m'en a coûté, j'ai promis à jésus de la pratiquer ...Dans ma Communion je lui ai recommandé tout le monde... je l'ai remercié de ce qu'il m'accorde tant de faveurs, en échange Il m'a demandé d'obéir à mes Supérieures ; je lui ai représenté ce que je suis et lui ai demandé les grâces nécessaires pour être bien obéissante ».

Après la méditation de dix heures, Germaine ouvre à nouveau son petit cahier :

« Je viens de faire ma seconde oraison sur l'humilité. jésus, pour me faire bien comprendre que je n'avais rien fait à son service depuis que je suis ici, m'a inspiré de faire une petite comparaison. je me suis représenté la Religion comme le champ de Booz, et toutes les moissonneuses c'étaient mes sœurs qui récoltent en grande abondance dans ce champ si fertile... Moi j'étais la pauvre Ruth qui glane bien après tout le monde... mais j'ai travaillé bien inutilement. Je me suis amusée à ramasser les épis qui paraissaient les plus beaux, et je m'aperçois, en les regardant de près, qu'ils sont presque vides : Combien de pensées inutiles ! Combien peu de pensées bonnes !... Combien de fois ai-je pratiqué l'humilité extérieure sans l'accompagner de l'humilité intérieure... Ô divin jésus, ai-je dit, ma gerbe est bien petite, bien petite : je n'ai rien fait à votre service... Mais je vais me mettre à l'œuvre avec ferveur et dans un an, à la fin de mon Noviciat, je tâcherai bien de vous apporter plus qu'à la fin de ce postulat ! »

Chère enfant ! Comme elle devait tenir sa promesse : à la fin de son Noviciat, elle veut, elle s'engage à beaucoup apporter à Jésus… et, en effet, si riche de vertus fut-elle au bout de quelques mois, que l'œuvre de sa sanctification fut achevée... Maintenant, c'est au Ciel qu'elle termine cette année bénie... Vraiment, elle avait bien glané, la petite glaneuse !!…

Au début de sa retraite, notre chère Germaine s'était imposé un sacrifice immense pour son cœur... « Jésus, dit-elle, m'a inspiré de renoncer à cette joie si légitime de... et II veut s'assurer si je tiendrai ma promesse en me donnant ce soir beaucoup d'occasions d'y manquer si je n'y avais bien pris garde... Soyez loué, mon Dieu, j'ai remporté la victoire, mais comme il m'en a coûté !… Il fallait que ce soit pour Vous, ô mon bien-Aimé qui reposez dans le Tabernacle, pour faire un pareil sacrifice, mais je peux dire, à la louange de mon jésus, les paroles de l'apôtre saint Paul : je puis tout en Celui qui me fortifie... »…

Le soir ayant deviné la cruauté de Germaine envers elle-même, je crus de mon devoir d'y mettre un terme... D'abord l'héroïque enfant lutta pour garder sa trop austère résolution ; mais bientôt elle se reprocha ce débat avec l'obéissance et dans la soirée, avant de se coucher, elle confia à « son cher petit cahier noir » le soupir de sa contrition :

« Je suis honteuse de moi aujourd'hui : ma résolution était l'obéissance... comment l'ai-je pratiquée ? Hélas ! Je me suis entêtée dans mon intérieur : j'ai fait un acte de grand renoncement en obéissant... mais je suis tout de même contente, car j'ai appris qu'obéir valait mieux que faire des choses extraordinaires... »…

Le troisième jour, Germaine le passe dans une sorte d'adoration de la Croix, et elle s'offre en victime... On se sent ému jusqu'aux larmes lorsqu'on entend cette ravissante petite créature de dix-huit ans qui s'écrie en face du Tabernacle : « Coupez, brûlez, tranchez, faites de moi, ô jésus, ce qu'il vous plaira... »

Ô mon Dieu, nous serions-nous doutées alors que vous exauceriez si vite la demande de cette angélique victime !! Quelques mois devaient suffire à l'immolation complète de cette épouse de l'Agneau… Ouvrons encore le petit cahier tout embaumé des parfums du sacrifice :


Troisième jour

 

« Me voici au dernier jour de ma retraite... et il me semble que je viens juste de la commencer... Il me tarde tout de même beaucoup, d'être à demain…

Quelle belle méditation j'aurais pu faire ce matin... le sujet était si beau, mais moi qui suis si ignorante je n'ai certainement pas approfondi les choses comme j'aurais dû le faire : « Les victimes et les holocaustes ne vous ont pas plu : me voici moi-même ».

En y réfléchissant bien, j'ai compris que cette phrase me disait bien des choses…

D'abord, appartenir à jésus, c'est appartenir à ses Supérieurs… et lorsqu'on est dirigé par quelqu'un, c'est ne plus faire sa volonté… Ce renoncement me semblait un peu grand, cependant, je suis venue pour prendre la Croix ! je me suis donc offerte en victime à jésus et je lui ai dit : Jusqu'à présent je vous ai tout sacrifié : affections, pensées... aujourd'hui serais-je moins généreuse ? Oh ! Non, Me voici ; coupez, brûlez, tranchez, faites de moi ce qu'il vous plaira : pourvu que mon amour pour vous croisse de plus en plus, c'est tout ce que je vous demande ! »…

Ainsi, Germaine le déclare, elle se livre au fer et au feu, à tout ce que son Dieu voudra, mais à l'amoureuse condition que son amour pour ce bon Dieu croîtra de plus en plus… « C'est tout ce que je demande », ajoute-t-elle avec cette simplicité sublime qui la faisait atteindre les plus hauts sommets... Et que pouvait-elle demander de plus, l'amante de Jésus ? Croître en amour, c'est aller tout saintement de la terre au Ciel... et Germaine crût si bien, qu'elle atteignit bientôt l'éternité d'amour…

Mais revenons au troisième jour de sa retraite :

« Le sujet de la seconde méditation est bien beau, écrit-elle. J'ai choisi d'être la dernière dans la maison de mon Dieu…

J'ai choisi ! Cette parole n'est pas pour moi... Assurément ma préférence était pour ce cloître béni... mais vous savez, jésus, comme j'étais désespérée depuis le jour de ma Première Communion, où pour la première fois je vous ai demandé d'être à vous, jusqu'au jour béni où vous m'avez ouvert les portes de cette Communauté… Je n'ai pas cessé de vous importuner, soit dans mes Communions, soit dans mes petits entretiens, et je ne sais pas, bon jésus, si je ne vous ai pas ennuyé bien des fois !!…

Pour moi, je m'étais résignée à aller où l'on voudrait m'ouvrir la porte... encore étais-je toute découragée... et c'est à ce moment-là que vous avez fait luire pour moi le jour de la délivrance… Non, ce n'est pas moi qui ai choisi ce Monastère, mais c'est mon Jésus qui m'a choisie entre mille... Bonté souveraine, ma reconnaissance est éternelle envers vous et envers vos épouses qui, malgré mon infirmité et mon peu de vertu, m'ont acceptée au milieu d 'elles…

Me voici à la veille du grand jour... Je l'appelle le grand Jour, car je le compare presque à celui de ma Première Communion. Avec impatience, ô divin jésus, j'avais attendu l'heureux moment où vous reposeriez dans mon cœur... Est-ce que je n'ai pas attendu aussi l'heureux instant où je deviendrais votre petite fiancée ?…

Ô Jésus ! depuis longtemps j'y songeais, mais aujourd'hui, plus que jamais, je donne libre cours à ma joie…

Demain !!... me dis-je dans le secret de mon cœur, et mon Bien-aimé me répond : Demain je comblerai tes désirs…

Ma journée se termine par le grand bienfait de l'Absolution générale... je suis toute dans la joie et je ne sais, ô bon jésus, comment vous témoigner ma gratitude : ô mon Dieu, mille fois merci ! »…

Germaine inscrit ensuite ses résolutions, résolutions généreuses qu'elle tiendra héroïquement jusqu'à son dernier jour... elle les fait suivre de pensées pieuses que lui inspire la vêture du lendemain :


Résolutions de ma retraite de prise d’habit


Tout à Jésus par Marie !

Silence intérieur : fuite des pensées inutiles.

Obéissance : prompte, aveugle.

Humilité : profonde.


« En quittant les habits du monde, je prierai jésus de bannir toute pensée inutile de mon cœur et de me donner l'esprit religieux. En prenant l'habit de Clarisse, je le prierai de me revêtir de l'esprit de mortification, de renoncement et de pénitence... En ceignant la corde, je lui demanderai de me délivrer de ma fausse liberté et de me livrer à Lui par les chaînes de son saint Amour... En prenant le saint voile, je Le supplierai de me dérober à la vue des créatures... je veux vivre cachée en Dieu... »

« Et aux résolutions citées plus haut, Germaine ajoute celles de prier toujours saint Louis de Gonzague et de méditer chaque jour quelques minutes sur l'enfer ».

Enfin, avec une exactitude admirable et une humilité plus magnifique encore, Germaine clôt ses notes de retraite par le total des fautes qu'elle a commises pendant son postulat : ce sont ses dettes passives et, pour que le livre de compte soit en règle, elle ajoute à son actif le gain de ses actes de renoncement. Voici l'exposé de ce bilan spirituel où l'actif dépasse le passif.

« Examen de conscience fait pendant mon postulat sur le sujet de l'examen particulier (1) et sur toutes les autres fautes... avec le total de mes petites pratiques de mortification :


Juin : 52 fautes et 86 pratiques.

Juillet : 28 fautes et 453 pratiques.

Août : 21 fautes et 928 pratiques.

Septembre : 9 fautes et 658 pratiques.

Du 1er Octobre au 21 Novembre : 42 fautes et 3 507 pratiques ».

 

Avec un abandon tout filial et spontané, Germaine se plaisait à nous faire la confidence de ses plus intimes secrets de conscience. Nous croyons pouvoir assurer que ce qu'elle enregistre comme « toutes ses fautes » était à peine des imperfections. Nous nous plaisons à répéter ici le témoignage de toutes les religieuses de la Communauté : depuis l'Abbesse jusqu'à la dernière postulante, toutes sont unanimes à déclarer qu'on ne lui a jamais vu commettre, non pas seulement ce qui aurait paru constituer un péché véniel, mais même ce qui aurait eu apparence d'imperfection volontaire. De Germaine, comme du séraphique Bonaventure, nous étions tentées de dire qu'Adam n'avait pas péché en elle…

Enfin se leva l'aurore du 21 novembre : c'était un samedi. Tous les coeurs étaient dans l'allégresse : nous célébrions la fête de la Présentation au Temple de la Bienheureuse Vierge Marie et, à sa suite, une de nos chères novices allait prononcer ses vœux éternels, tandis que notre angélique Germaine allait se revêtir des livrées séraphiques... Ce jour était bien pour le Monastère une journée de bénédictions ! Nos deux élues avaient demandé que les cérémonies de profession et de vêture se fissent en famille, sans solennité apparente... On fit donc une fête intime que présida notre Révérend Père confesseur assisté de M. l'aumônier, et seuls quelques amis du monastère se joignirent aux religieuses et aux pensionnaires de Nazareth, pour être, avec nous, témoins de la présentation de Germaine au temple séraphique... Elle était ravissante la fiancée du Christ, dans sa blanche et virginale parure ; je l'en revêtis avec cette émotion respectueuse que l'on éprouve au contact de l'innocence… Couronnée de roses blanches et sous les plis de son grand voile, elle avait une ressemblance frappante avec la vierge sainte Agnès, telle que la représente l'iconographie chrétienne... et, en déposant sur son front de lis le plus tendre baiser qu'une mère puisse donner à son enfant, je rappelai à mon cœur attendri quelques lignes d'une séquence d'Adam de Saint Victor :

« En touchant la fleur sacrée, respirons les parfums de suavité qu'elle exhale…

 

Contrectantes sacrum florem,

Respiremus ad odorem

Respersce dulcedinis... (2)


Et n'était-ce pas aussi le cas de répéter les belles paroles de saint Ambroise faisant l'éloge de la vierge romaine : « C'est aujourd'hui la fête d'une vierge : recherchons la pureté... » Le Révérend Père Thadée, vicaire du couvent des Franciscains de Bordeaux, charma son religieux auditoire par des paroles pleines de grâce, de poésie et de pratiques allusions. S'inspirant de la fête du jour, il félicita novice et postulante d'être présentées à l'Époux sacré en la solennité de la Présentation de la Très Sainte Vierge : « Vous, ma chère fille, dit le Révérend Père, en s'adressant à la future Professe, vous êtes une présentation en fruits... et vous, mon enfant, dit-il à la blanche Germaine, vous êtes une présentation en fleurs... »

Développant ces deux charmantes pensées, l'éloquent prédicateur nous tint vingt minutes sous le charme des grandeurs et des obligations de la Présentation religieuse... Le pieux orateur termina en disant à Germaine « qu'étant sortie de « Nazareth » elle était venue à Jérusalem, la cité sainte, représentée par le Monastère, et que dans cette enceinte bénie elle devait, comme sa compagne, imiter Marie dans le Temple... » Nul alors ne se doutait que Germaine était si près de la Jérusalem céleste... et de tous les cœurs s'échappaient des vœux et des prières, pour que cette jeune fille de dix-huit ans fournît dans le cloître une longue et sainte carrière... Rien ne manqua à cette fête pour en faire la fête de l'allégresse ! Les petites compagnes de l'ancienne pensionnaire de Nazareth chantèrent leurs plus beaux cantiques, et nous, entonnant le chant sacré du Quam dilecta tabernacula tua Domine, nous emmenâmes notre angélique enfant à la salle capitulaire pour qu'elle y reçut solennellement l'habit de notre saint Ordre des mains de notre Très Révérende Mère Abbesse Claire-Isabelle de Saint-François... Ce fut pour Germaine un instant délicieux que celui où elle sentit tomber sa magnifique chevelure sous les ciseaux de fer... plus doux encore fut celui où elle sentit la lourde bure peser sur ses faibles épaules... Ce fut alors qu'intérieurement elle fit son admirable petite prière à l'Époux sacré, afin d'être revêtue en même temps que de l'habit religieux de l'esprit de mortification, de renoncement et de pénitence... Puis elle reçut le grand voile blanc, qui devait la dérober à la vue des créatures... On la ceignit de la corde franciscaine (3) qui devait l'enchaîner à l'amour céleste... enfin elle reçut la couronne d'épines et nul front n'était mieux dispose que le sien à la recevoir... Pendant ce temps, le chœur des Moniales chantait : Veni, sponsa Christi, accipe coronam quam tibi Dominus prœparavit in eternum »... Venez, épouse du Christ, recevoir la couronne que le Seigneur vous a préparée de toute éternité… Regnum mundi et omnem ornatum sœculi contempsi..., etc. J'ai dédaigné le royaume du monde et tous les ajustements du siècle, pour l'amour de Notre-Seigneur Jésus-Christ, que j'ai vu, que j'ai aimé, en qui j'ai cru et que j'ai chéri de tout mon cœur... Eructavit cor meum verbum bonum..., etc. Mon cœur a produit une excellente parole, et c'est au Roi que s'adressent mes chants... Elegi abjecta esse in domo Domini mei Jesu Christi... J'ai voulu être abjecte et cachée dans la maison de mon Seigneur Jésus-Christ…

Lorsque Germaine fut revêtue des livrées séraphiques, elle fut conduite processionnellement au chœur portant dans ses bras un grand Crucifix... Accompagnée de ses Mères Abbesse et Maîtresse, elle se présenta ainsi à la grille où l'officiant vint lui adresser ces émouvantes paroles :

« Vous vous appeliez dans le siècle : mademoiselle Jeanne-Germaine Castang ; devenue aujourd'hui la fiancée de jésus crucifié, vous vous appellerez en religion : Sœur Marie-Céline de la Présentation ! ».

La nouvelle novice, se relevant avec une ravissante modestie, répondit en chantant : « Gaudens gaudebo in Domino, quia induit me vestimentis salutis, sicut sponsam ornatam monilibus suis ! » (4).

C'en était fait, Germaine n'existait plus, mais Sœur Marie-Céline de la Présentation, solennellement introduite parmi les novices de Sainte-Claire, chantait les grandeurs et la magnificence de sa nouvelle vie... et nous, nous lui répondîmes par ce chant délicieux « Ecce quam bonum et quam jucundum habitare fratres in unum ». Oh ! Oui, vraiment, il est doux et agréable d'habiter en Communauté… et, redisant ce refrain d'amour fraternel, nous rendions à Marie-Céline le baiser de paix qu'elle nous donnait avec une douce et sainte émotion.

Le parrain de la nouvelle novice fut M. le comte de Saint-Marsault ; la marraine Mme Lebaudy. Tous deux comblèrent leur filleule des témoignages de leur sollicitude et de leur affectueux intérêt... Ajoutons que Marie-Céline les paya d'une reconnaissance touchante et, jusqu'au dernier jour de sa trop courte existence, elle pria pour ces nobles bienfaiteurs de notre Monastère…

Avant de sortir du chœur, la nouvelle novice signa l’acte heureux de sa prise d'habit... Cela nous rappelle les paroles d'un illustre abbé bénédictin à ses religieux : « Mes amis, leur disait-il c est une charte en blanc que Dieu vous fait signer au jour de la sainte Profession... Il se charge ensuite de la remplir selon ses desseins adorables… » Céline avait signé généreusement l'acte de sa vêture, et même avant d'apposer sa signature sur la charte de sa donation, elle s'était offerte en victime ; nous allons voir comment Dieu se hâta d'accepter l'offrande... Non, ce n'était pas une vaine parole que le cœur de cette vierge Clarisse avait proférée lorsqu elle avait dit à son Dieu : « Me voici, faites de moi ce qu'il vous plaira... » Il y a de ces cris qui trouvent toujours écho dans le cœur de notre Dieu... Il y a de ces offrandes qu'il agrée toujours... Heureuses les âmes qui savent ainsi crier l'Amour et s'offrir en esprit et en vérité.…

Avant de laisser retomber les grands rideaux noirs de la grille du chœur, notre Très Révérende Mère Abbesse procura à Marie-Céline la consolation de dire un touchant adieu à ses bienfaiteurs et à ses compagnes... Elle reçut la bénédiction de son ancien Directeur, embrassa la Révérende Mère Supérieure de Nazareth ainsi que les religieuses et les pensionnaires qui l'accompagnaient… Marie-Céline ne devait plus les revoir ici-bas... cet adieu solennel était le dernier : on ne se trompa point en se donnant rendez-vous au Ciel…

Marie-Céline passa ce jour de la prise d'habit comme elle avait passé celui de sa Première Communion : elle versa des larmes d'amour et de reconnaissance et parut inondée d'une joie céleste. Comment n'eût-elle pas été heureuse : ce jour était celui où elle s'était offerte au Dieu qui réjouissait sa jeunesse... ce fut aussi celui où jésus crucifié lui offrit sa croix... comme joyau des divines fiançailles. C'était le matin que, couronnée d'épines, elle avait redit à Jésus : Me voici ! Je suis votre Victime ! À deux heures de l'après-midi, Dieu sembla montrer qu'il commençait à agréer telle offrande... Prise d'un malaise étrange, Sœur Céline dut quitter la salle de Communauté où Mères et Sœurs la fêtaient à l'envi... elle se sentait défaillir... Elle alla respirer le grand air sous les cloîtres ; on lui fit prendre un cordial qui parut ranimer ses forces. Énergique comme elle l'était, la nouvelle novice s'empressa de nous rassurer, et, dès qu'elle se trouva mieux, elle vint rejoindre la Communauté.

À la récréation du soir, Céline se montra très joyeuse ; notre Très Révérende Mère l'avait à sa droite ; à sa gauche se trouvait une jeune professe de dix-neuf ans... On faisait à nos deux mineures les honneurs de la récréation. C'était un spectacle ravissant de voir notre vénérée Abbesse au milieu de nos deux benjamines. Comme on parlait de religieuses très âgées qui, dans deux de nos Monastères, allaient célébrer leurs noces d'or, on plaisanta aimablement Marie-Céline et Marie-Pia : « Vous n'en êtes pas là, mes chères enfants, leur dis-je en souriant, et votre âge n'a encore rien de… vénérable... » Le fait est, reprit Marie-Céline, en parlant de sa compagne et d'elle, que nous n'avons pas un cheveu blanc et qu'il ne nous manque pas une dent !! » Et elle accompagna cette assertion d'un frais éclat de rire. On applaudit à telle déclaration et on célébra le triomphe de la jeunesse... Hélas ! Cette délicieuse jeune fille de dix-huit ans, qui nous apparaissait si radieuse dans son printemps et si éblouissante de fraîcheur et de grâce, était déjà frappée à mort : nous allions en acquérir bientôt la douloureuse certitude…

Marie-Céline avait passé au pied du Tabernacle la plus grande partie de cette journée bénie... longues avaient été ses oraisons… Cependant, elle avait tenté de faire trêve à ses stations auprès de Jésus-Hostie pour essayer de confier quelques secrets à son journal… mais, trop émue, elle n'avait pu écrire que ces courtes lignes, lesquelles nous disent que la joie la paralysait et que son cœur gardait pour lui seul le meilleur des émotions de sa prise d'habit.


Dieu seul ! - 21 novembre 1896.

 

« Qu'elle m'a paru longue, ô le Dieu de mon cœur, cette nuit, loin de Vous tristement écoulée !! »…

« Quand viendra donc cet heureux moment où quittant ma couchette je pourrai dire : « Plus que quelques heures ! » tels étaient les sentiments de mon pauvre cœur dans le silence de la nuit : le sommeil avait fui de mes yeux et je veillais près de mon jésus…

On a donné le signal du lever... oh ! alors comme j'ai été heureuse, j'ai pu enfin dire : Le beau jour est arrivé !... On m'a revêtue de blanc... et l'on m'a conduite au pied du Tabernacle... Que se passa-t-il alors ?... l'heure était proche ! C'était le divin jésus qui allait venir Lui-même. Ô moment délicieux ! ô joie, ô bonheur ineffable !... Mon cœur est pour ainsi dire enivré de ce bonheur… tout mon être est paralysé et je ne saurais dépeindre ma joie… Cependant, je suis tellement agitée que ma pauvre plume ne peut marcher entre mes doigts... Demain, lorsque mes premières émotions seront passées, j'essaierai de voir ce qui s'est produit en moi pendant cette délicieuse journée ».

Cette étrange « paralysie » dont parle Céline était l'anéantissement de tout son être à la vue des bienfaits de Dieu... C'était encore ce silence dont il est dit qu'il est la meilleure louange offerte à Dieu !... « Ô Dieu ! Le silence est votre louange ! » Elle était comme écrasée sous le poids des divines faveurs... et elle en tremblait d'émotion et de reconnaissance. Le lendemain, elle reprenait la plume, mais avec le même insuccès, car, ainsi qu'elle l'affirmait, Dieu seul avait le secret de la joie des battements de son cœur.


22 novembre


« Aujourd'hui, aussi bien qu'hier, je me sens incapable d'exprimer ce que j'ai ressenti de joie et de bonheur. Qui pourrait dire comment tu as battu, ô mon pauvre coeur !... Jésus seul en a le secret... J'essaie cependant de me rappeler ce qui s'est passé pendant cette heureuse matinée où je suis devenue votre petite fiancée, ô Jésus... Lorsque vous fûtes dans mon cœur, ô mon bien-Aimé, je m'offris d'abord à vous tout entière... ou du moins c'est Marie qui me présenta à Vous... Et alors que se passa-t-il ? Oubliant toutes mes fautes et mes égarements sans nombre, Vous me fîtes reposer sur votre cœur... Ô bonheur ineffable... douces émotions : elles ne sont connues que de Vous, ô le Bien-Aimé de mon cœur… je profitai de ce moment pour vous demander les grâces que l'on sollicite de Vous, bon jésus... je vous ai prié pour ceux qui me sont le plus chers ici-bas... ensuite pour notre Très Révérende Mère Abbesse et notre chère Mère Maîtresse... pour que vous les laissiez longtemps parmi nous... enfin j'ai prié pour toutes mes sœurs et les intentions que l'on m'a recommandées. Il me semble n'avoir oublié personne. S'il en était autrement, bon jésus, Vous qui vous souvenez de tout, bénissez encore ceux dont j'aurais pu oublier les intentions. Les instants de mon action de grâces ont été trop courts ce jour-là, mais je me suis bien promis de profiter, le lendemain, du temps qui me serait donné d'être en votre compagnie, ô Jésus-Hostie…

La journée a continué… J'étais tellement heureuse que je ne pouvais dire mon bonheur… J'étais muette, même devant votre Tabernacle, ô mon divin jésus, et dans mon impuissance, je vous ai dit : Me voici, privée d'exprimer tout sentiment… je sens ma grande joie et ne puis vous la dire : que mon silence parle pour moi… ou bien supportez-moi en votre présence comme une petite fleur artificielle, et je serai l'ornement de votre autel... »

L'idée est délicieuse : artificiel veut dire : ce qui est le produit de l'art... ce qui est opposé au naturel... Marie-Céline devait sentir que sa vocation était l'œuvre de l'art divin... que la nature, cette nature qu'elle avait pour ainsi dire écrasée, n'était pour rien dans ce qu'elle ressentait alors de joie et d'amour... elle était la fleur façonnée par les mains de la grâce, appartenant toute à l'autel et n'ayant plus de racines à laisser plonger dans la terre aride et sans eau : in terra deserta et inaquosa... Une autre pensée se dégage de la comparaison, c'est celle de l'humilité... La fleur naturelle parle par sa vie, quelque éphémère qu'elle soit... et Céline ne pouvant rien dire dans le saisissement de son bonheur, et ne se croyant pas capable d'embaumer l'autel, demande simplement à Jésus de l'y supporter comme ornement

Ô belle fleur du cloître, aujourd'hui épanouie dans le Ciel, vous avez si bien embaumé le Monastère qu'aujourd'hui encore un parfum mystérieux s'y fait sentir et réjouit nos âmes…

Mais citons encore quelques lignes écrites à la date du 22 novembre :

« Vous m'avez supportée, ô bon jésus... Merci... Le soleil du jour de ma prise d'habit a disparu trop tôt, la journée s'est écoulée trop vite, mais il m'en reste le souvenir si doux, souvenir qui me remplit de joie... En y songeant, mon cœur s'élève vers Vous, ô le Roi de mon âme, pour vous aimer davantage.

Que n'ai-je l'amour des anges ! L'amour de ces vierges qui vous aiment tant ! J'ai soif de l'amour ! Quand on vous aime, mon Dieu, peut-on vous offenser ? ô bon jésus, embrasez mon cœur !... »

Ainsi chantait Céline au lendemain de sa vêture. Le même jour, peut-être à la même heure, Marie de Saint-Germain écrivait à sa chère Clarisse une longue lettre dont nous extrayons le passage suivant :


J. M. J. - Privas, 22 novembre 1896.


Ma très chère et bien-aimée Germaine,

« Comment te dépeindre ma joie, mon bonheur ! Certes j'étais loin de m'attendre à l'heureuse nouvelle de ta prise d'habit. Oh ! ma sœur, bénissons ensemble à cette heure le Seigneur plein de bonté, pour la faveur insigne dont tu viens d'être l'objet de sa part, faveur qui me comble de joie et remplit le vœu le plus cher à ton cœur. Loin de moi, ma chère sœur, toute pensée affligeante sur ton sort que j'envie ; cependant, la nature réclame ses droits : c'est ainsi que, revenue de mon étonnement, j'ai senti je ne sais quelle émotion indicible me serrer le cœur, émotion que j'ai cherché à surmonter, mais qui, malgré moi, m'a fait verser des larmes. Tu m'as demandé ma sainte communion de samedi, elle a été pour toi tout entière ; dans mon émotion, je n'ai presque rien pu dire à jésus, mais il comprenait, je l'espère, mon langage muet, il se plaira, ma sœur, à te continuer ses faveurs, je l'en prierai souvent encore. A ton souvenir s'est mêlé celui des nôtres, celui surtout de notre bien-aimée maman qui n'a servi qu'à me rendre le tien plus douloureux encore. Si au moins, me disais-je, ma chère Germaine avait quelqu'un des nôtres pour témoin de son sacrifice ! ma mère qui nous aimait tant ! mon père, d'autant plus cher à mon cœur que de plus rudes épreuves ont pesé sur lui et l'ont rendu si digne de nos douloureux respects ! au moins sa sœur, si heureuse de l'embrasser une dernière fois ! Et je te voyais, ma sœur, monter seule à l'autel, seule offrir à Dieu, sous le regard des anges et des vierges, les plus belles années de ta jeunesse, foulant aux pieds ce que le monde appelle plaisir, honneurs. Ah ! la pensée de ne plus te revoir, ma chère Germaine, m'a été bien pénible. C'est donc bien vrai, lorsqu'il y a onze ans je t'embrassai c'était pour la dernière fois ! Mon Dieu, que c'est donc crucifiant, de se séparer de ceux qui nous sont unis par les liens les plus forts qui soient au monde ! mais que votre sainte volonté soit faite !

Pardonne-moi, ma chérie, de te faire pleurer peut-être ; pardonne, si dans ton cœur, je répands le trop plein du mien, ce n'est point pour affaiblir ton courage, moins encore pour te faire regretter ta démarche, puisque je t'ai moi-même encouragée dans ta résolution, mais sais-tu bien ce qu'il m'en coûte de te dire un perpétuel adieu ? Je ne pourrai plus t'appeler de ton doux nom, mais si, tu seras toujours pour moi Germaine, quel que soit le nouveau nom dont la religion puisse te baptiser, et tout en intercédant pour toi auprès de ta nouvelle protectrice, j'aimerai à te redire ton nom enfantin, le nom que te donnait notre bonne maman : ma Maine. Mais je t'en supplie, ma chère et bien-aimée sœur, dans le silence de ta cellule, derrière les grilles du cloître, ah ! N'oublie pas ta sœur... »

À Nojals aussi on avait beaucoup pensé à la nouvelle novice dans la journée du 21 novembre. Se faisant comme l'interprète de la famille, l'oncle de Marie-Céline lui écrivit une touchante lettre. Nous ne résistons pas au plaisir de citer quelques lignes du chrétien plein de foi qui comprenait si bien qu'entrer dans le sentier des conseils évangéliques, c'était être dans le vrai chemin du Ciel.


Nojals, 24 novembre 1896.


Ma chère Germaine,

« C'est avec plaisir que nous avons reçu la lettre par laquelle tu nous annonces ta prise d'habit. C'est un bonheur pour nous de savoir que tu ne seras plus exposée aux grandes misères de la vie du monde, que tu es dans le vrai chemin du Ciel, et qu'avec le secours de Dieu et de la bonne Vierge, tu ne dévieras pas. je crois aussi que tu n'oublieras pas la famille dans tes prières, car tu dois comprendre combien ses besoins sont grands ».

Ensuite l'oncle dévoué entre dans le détail de quelques affaires de famille et annonce à sa nièce qu'il envoie à Mme l'Abbesse une somme promise. « Nos charges sont grandes, dit-il, mais nous faisons ce sacrifice loyalement, comptant toujours sur la protection de Dieu. Encore une fois, ma chère Germaine, reçois nos compliments et félicitations au sujet de ta prise d'habit…

Courage et confiance en Dieu et en la bonne Vierge.

Ton oncle dévoué,

Castang, aîné ».


On le voit, la famille de Marie-Céline était digne d'elle. Parmi les siens, Dieu était reconnu le Maître divin et ses vouloirs sacrés y étaient saintement respectés. Heureuses, oui, bien heureuses les familles qui servent ainsi le Seigneur : ses bénédictions et ses récompenses ne leur manqueront pas...

 

Notes


(1). L'examen particulier de Germaine avait pour sujet : « Ne pas lever les yeux au chœur, au réfectoire et sous les cloîtres ».

(2). Séquence en l'honneur de sainte Agnès.

(3). Détail touchant : plusieurs petites filles de Nazareth s'étaient cotisées et quelques-unes avaient fait le sacrifice de leurs bonbons pour offrir à Germaine sa corde de prise d'habit. Son voile blanc fut aussi le don d'une main amie.

(4). « Je chanterai dans la joie un cantique au Seigneur parce qu'il m'a revêtue des vêtements de salut et parée comme une fiancée de tous ses joyaux ». (Rituel de l'Ordre).

 


 

 

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