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Marie-Céline de la Présentation
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26 décembre 2019

Correspondance de Marie-Céline - 9e Lettre

Correspondance de la Bienheureuse Marie-Céline de la Présentation

 

9e Lettre

Lettres à ses sœurs

 

Présentation

 

«  …. Marginalisation, exclusion, la route vers le Pré-Salabert continue d’une certaine manière : « Que vais-je donc devenir si je n’ai plus personne, plus de sœur, plus de père, plus de frère, c’est trop tout à la foi » écrit-elle à sa sœur. Mais en chemin, Germaine s’est encore plus éloignée d’elle-même. La souffrance l’a mûri, a relativisé les désillusions de la vie, creusé dans son cœur un espace plus vaste où Dieu la comble…..

…… Germaine est séparée de ses petites sœurs. Les religieuses de Nojals avaient promis à Madame Castang de s’occuper des petites si elle devait mourir trop tôt. Voulant honorer cette promesse, Lubine (Clothilde) est prise en charge par les sœurs d’Aubenas, Lucia par les sœurs de Nojals. Perpétuel déchirement pour Germaine….. Elles ne se reverront plus jamais…. »

 

(Avec l’aimable autorisation de Madame Danièle GATTI)

 

 Bordeaux, le 8 décembre 1895

 

Chère et Bien-aimée Sœur,

 

Il est enfin arrivé ce jour où il m’est donné de t’écrire, avec impatience, je l’attendais pour venir t’offrir mes vœux et souhaits de bonne année ; je t’offre tout à la fois, c’est de grand cœur donc que je te dis bonne fête, pour cadeau, je te donnerai une large part à mes prières, telle est l’offrande que je te présente en ce jour. Tu vas me dire que je devance un petit peu l’époque du jour de l’an, tant mieux, je serai du moins la première auprès de ma Sœur aimée.

Ils sont toujours les mêmes, Sœur bien-aimée, les vœux que je forme à ton égard, c’est du fond du cœur que je dirai au Divin Enfant de la Crèche, vous connaissez les besoins d’une grande Sœur, vous savez qu’elle est la gardienne de mes deux petites sœurs chéries. Vous avez une petite main, cependant grande en grâces, donnez pour étrennes à ma chère sœur tout ce dont vous connaissez qu’elle a besoin, suppléez-y pour moi qui suis si éloignée et qui désirerais tant lui donner pour étrennes un gros baiser. »

J’ai bien des choses à te dire, mais un jour de fête dois-je t’attrister, certainement non. Je me contenterai seulement de te dire combien est grande ma peine en songeant à notre cher Papa. Il doit être sans doute fâché avec moi : je lui ai écrit mais pas de réponse. Que vais-je donc devenir, si je n’ai plus personne, plus de sœur, plus de père, plus de frère, c’est trop tout à la fois. Tu es bien encore la plus heureuse, va, en possédant nos chères petites sœurs.

Les nouvelles de Guilbert sont bien peu rassurantes, car je n’en ai pas reçu depuis que je t’ai écrit. Lévy n’est pas au pays, il m’a trompé en me disant qu’il s’y rendrait, je tiens cela de Monsieur le Curé de Nojals, qui est venu à Bordeaux avant la fin de l’exposition.

Tu voudras bien offrir mes meilleurs vœux de bonne année à ma Sœur Théodore et à ma Sœur Anna. Je termine vite ma lettre car je vais en mettre une petite pour mes petites sœurs. Reçois, chère Sœur, avec mes vœux de bonne année mes meilleurs baisers.

 

Germaine Castang

 


 

 

Mes Chères petites Sœurs,

 

Croyez-vous mes petites chéries que je vous oublie, Non, certainement non, chassez cette pensée, chaque fois que j’écris à notre grande Sœur, je m’informe de vous.

Mais vous devez avoir beaucoup grandi depuis votre départ  pourvu que vous avez grandi en sagesse, tel est mon désir.

Vous allez dire que je suis un petit peu orgueilleuse, néanmoins laissez-moi vous dire ce que je pense, vous devez être un petit peu plus savante que moi : n’allez-donc pas vous moquer de moi qui fais des fautes tout le long, je ne suis que très heureuse de ce que vous ayez une très bonne instruction.

Ma Chère petite Lucia, c’est aussi ta fête, je t’embrasse bien fort, c’est tout ce que je peux faire pour le moment, mais voici le jour de l’an et il faut bien prier le petit Jésus qu’il remplisse ma bourse pour pouvoir faire une petite étrenne à mes sœurs chéries.

Et ma chère petite Clothilde, est-elle en bonne santé, ne s’ennuie-t-elle pas, prie-t-elle bien le petit Jésus. C’est tout ce que je demande pour elle et qu’elle ne fasse pas fâcher ses Maîtresses.

Vous savez que le bon Jésus nous a enlevé notre Maman bien vite, et bien, ce sont vos Maîtresses qui vous la remplacent, n’oubliez donc pas de leur faire plaisir par votre conduite.

Noélie n’oublie pas sa petite fille, si ses vœux pouvaient se réaliser ça serait de prier pour que sa Chère Clothilde revienne. Comme cela est impossible, elle me charge de lui dire qu’elle l’aime toujours.

Une petite lettre de votre part me ferait bien plaisir, tout en offrant à ma Sœur Saint Didier mes vœux de bonne année, demandez-lui donc pour étrennes qu’elle vous permette de m’écrire.

Tâchez de faire toujours plaisir à notre Sœur aînée, elle doit être bien bonne pour vous.

Tout en priant pour que vous soyez toujours des petites filles bien gentilles, priez toujours pour moi qui en ai bien besoin.

 

Mes Chères petites Sœurs, je vous embrasse bien fort,

 Germaine Castang,

 

Ps : je prie ma Chère Sœur de remettre cette lettre à Lucia et Clothilde (Lubine).

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